Ligamentoplastie de cheville

Qu'est-ce que c'est ?

C’est une technique chirurgicale qui a pour but de réparer les ligaments externes de la cheville. Cette réparation est nécessaire quand il existe une laxité avec des sensations d’instabilité. Une laxité externe de cheville est généralement la conséquence d’entorses à répétition, qui entraînent une distension importante des ligaments externes. Une instabilité de cheville correspond soit à des entorses qui surviennent trop souvent, ou trop facilement (par exemple le simple fait de marcher sur un terrain légèrement accidenté, comme de la pelouse ou du sable), soit à des phénomènes d’appréhension avec la crainte de voir sa cheville se dérober au moindre faux pas.

Avant le traitement

La rééducation avec un kinésithérapeute est fondamentale avant toute chirurgie. Pour espérer un résultat optimal, il est souhaitable de renforcer au préalable les muscles fibulaires, qui permettent de stabiliser activement la cheville.

Il peut aussi être réalisé des semelles orthopédiques pour maintenir au mieux l’alignement de l’arrière pied et tenter de réduire la fréquence des entorses.

Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec des radiographies en varus forcé et une échographie ou une IRM, mais le diagnostic est principalement clinique.

Quel traitement ?

Le principe de la ligamentoplastie est de retendre les ligaments existants abimés par les entorses récidivantes, et les renforcer par l’ajout d’une structure complémentaire pour augmenter leur résistance. Il existe plusieurs techniques de ligamentoplastie.

Les techniques chirurgicales ont beaucoup évolué ces dernières années, grâce à l’apparition de nouveaux matériels, et grâce à l’arthroscopie. 

Les nouveaux matériels chirurgicaux permettent une fixation plus solide de la réparation ligamentaire, ce qui permet de raccourcir la durée d’immobilisation. Elle était classiquement de 6 semaines, aujourd’hui, l’appui est autorisé au maximum au bout de 3 semaines et parfois immédiatement après la chirurgie, selon les techniques et les habitudes du chirurgien.

L’arthroscopie et les techniques mini invasives ont quant à elles permis de réduire la taille des cicatrices. L’incision mini invasive se fait par une incision de 4 cm en avant de la malléole externe. La chirurgie arthroscopique se fait par le biais de 4 incisions d’1cm autour de la cheville. Les 2 techniques sont équivalentes.

Au Centre de Chirurgie du Pied et de la Cheville de la clinique Saint Charles, nous utilisons principalement 2 techniques : 

La ligamentoplastie externe au frondiforme : elle consiste à utiliser le rétinaculum des extenseurs (poulie fibreuse servant à maintenir les tendons extenseurs bien plaqués contre le dos du pied). Le rétinaculum est prélevé sur une partie de sa largeur seulement, puis ancré sur la malléole externe par un matériel résorbable. Son avantage principal est qu’elle permet d’obtenir une stabilisation de la cheville, mais aussi de l’articulation sous talienne, qui est souvent en cause dans ces instabilités externes.

 

La ligamentoplastie anatomique au gracile : Elle consiste à prélever un tendon au genou pour servir de matière au renfort des ligaments externes de la cheville. Ce tendon est replié sur lui-même en Y, puis fixé entre la malléole externe et les os du pied. Elle est dite anatomique car elle recrée les ligaments tels qu’ils sont à l’origine. Son avantage principal est qu’elle permet d’obtenir une réparation très solide, tout en conservant une excellente souplesse de la cheville.

 

Et après ?

L’hospitalisation est ambulatoire. Une immobilisation par une botte ou une attelle sera nécessaire pendant 21 à 45 jours. L’appui pourra être repris soit immédiatement, soit au bout de 21 jours. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien. La rééducation est débutée à la levée de l’immobilisation.

Complications ?

Elles sont peu fréquentes :

  • Troubles de cicatrisation et infection : complication rare, favorisée par le tabagisme. Un sevrage complet est recommandé 3 semaines avant la chirurgie, et pendant toute la durée de cicatrisation.
  • Lésions nerveuses : L’incision, même mini invasive ou arthroscopique, peut causer des lésions des petits nerfs sensitifs sur le dos du pied. Ceci peut être à l’origine d’une moindre sensibilité sur une partie du pied, pendant une période transitoire ou définitive. 
  • Raideur de la cheville : le principe de la ligamentoplastie étant de retendre les ligaments, la chirurgie peut causer une raideur de l’arrière pied. La rééducation post opératoire a pour but de limiter ces phénomènes de raideur. Si cette raideur est trop importante et persistante, il peut être proposé dans de rares cas une reprise chirurgicale pour détendre les ligaments réparés.
  • Algodystrophie : comme toute chirurgie du pied, la ligamentoplastie peut être à l’origine d’un syndrôme douloureux chronique de la cheville, et dont le traitement est relativement long.

La liste n’est pas exhaustive et d’autres complications plus exceptionnelles peuvent survenir, liées à l’état local ou à une variabilité technique. 

Les résultats à espérer

La ligamentoplastie est une intervention très performante qui permet de stabiliser la cheville de manière efficace. Les résultats sont obtenus en trois à six mois avec une reprise possible de toutes les activités physiques selon leur niveau antérieur.

En résumé

La ligamentoplastie est une intervention justifiée devant une cheville instable, non contrôlée par le traitement médical. Le geste chirurgical en est bien codifié, les résultats en sont le plus souvent excellents, les complications existent comme dans toutes les interventions mais sont peu fréquentes.

 

Contenu modifié le 13/02/21

AttentionLes traitements proposés sur ce site ne les sont qu’a titre indicatif.
Chaque personne est différente.
Seule une consultation avec un chirurgien pourra vous éclairer sur le traitement approprié a votre pathologie.